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D’ORES ET DEJA

Le collectif FLEX, Angela Marzullo, Nicolas Joos,Hanspeter Meyer

Exposition 17 au 31 octobre 2003

Le titre "D'ores et déjà" fait référence à l'histoire du lieu - une galerie / une usine de dégrossissage d'or - , et par extension à la matérialité de cet espace - dans les traces qu'il génère ou les structures ou représentations qu'il suggère - .Les artistes invités se proposent alors de tenir compte, d'infiltrer l'architecture du bâtiment pour y tracer leurs propres signes.

FLEX est un collectif créé en novembre 02 par Carola Burgi, Saskia Edens, Christian Gräser, Françoise Kohler, Niklaus Strobel et Monika von Aarburg. Sur la base d’affinités et de sensibilités communes,il réunit des artistes ayant fréquenté l’Ecole supérieure des Beaux-Arts de Genève à la fin des années 90, et provenant de différents champs artistiques et contemporains. Les interventions de FLEX consistent à investir divers lieux d’exposition selon des modalités souples intégrant les recherches individuelles de chaque artiste du groupe.

Saskia Edens explore le rapport entre le corps et la surface d’appui des pieds, le sol, en modifiant les repères et les sensations liées à la verticalité; elle s'intéresse parfois aussi aux traces laissées par ce contact. Pour "D’ores et déjà", elle a décidé d’investir un trou déjà existant dans le sol de la galerie. Dans sa projection, sauvage, louve, instinctive, une femme se tient accroupie, de dos. Sorte de personnage de conte, elle semble à l'état de veille cependant que des gouttes d'eau tombent sur son corps. Elle porte des bas pourvu de coussinets sous la plante des pieds, lesquels laissent des empreintes de pattes de loup. Christian Gräser présente un travail qui souligne et met en avant la spatialité du lieu. Il installe, au plafond, un faisceau de tuyaux rigides se croisant tous en en même point, sorte de cristallisation de points de fuite décentrés par rapport à l'équilibre géométrique de la salle.

Monika von Aarburg a mené une recherche sur le bâtiment et propose une peinture murale à partir d’un des nombreux documents - concernant l'Usine de dégrossissage d'or - qu’elle a découverts enconsultant différentes archives. Intriguée par l’histoire du lieu et les activités qui s'y sont développées, elle a suivi son envie  et sa curiosité jusqu'à aboutir à la réalisation d'une image étant destinée à faire corps avec l’architecture, puisqu’au terme de l’exposition, celle-ci sera simplement recouverte de peinture, s'inscrivant comme trace présente mais invisible.

Carola Bürgi travaille beaucoup avec la transparence de certains matériaux en interaction avec la lumière. Sa projection à Forde sur un plastique transparent alimentaire constiue une intervention sous la forme d’un volume questionnant la frontière entre le tangible et l’intangible, parcouru de formes projetées participant à la fois de l'eau, du mouvement et de la lumière. Françoise Kohler associe librement le texte et l’image. Dans sa vidéo "Near", la bande son est constituée par l'enregistrement d'un criminaliste abordant certains aspects de son travail, en particulier la prise d'empreintes d'oreilles sur les portes  d'appartement fracturés. Les images constituent autant d'éléments en mouvement d'une enquête partielle mettant en jeu différents espaces, lieux de passage ou de transformation. Pour cette exposition, c'est sur la porte de la galerie, lieu de transit, de traces, que s'inscrira cette projection.

Angela Marzullo analyse la situation du spectateur aux prises avec une pièce d’art contemporain interactive. Elle caricature une installation ne marchant qu’en décalage et faisant attendre le visiteur, pour que finalement, il se prenne un coup de poing dans la figure, adressée par une belle boxeuse.   Nicolas Joos profitera du vernissage de l’exposition pour lancer une petite mixette qui connecte six caméras de surveillances installées dans l’espace d’exposition. Une proposition originale et particulière, qui vient s’ajouter à celle des autres artistes impliqués dans cette exposition collective.